Qui n'a pas été ravi de voir le beau Robert Pattinson sans son far blanc brillant version twilight et dans un rôle un peu plus épanouissant ?!

Joli film que De l'eau pour les éléphants.

Univers du cirque, années 30-40, paillettes, lions, clowns....

Bienvenue au Cirque Benzini !

Le héros, étudiant en médecine vétérinaire perd ses parents dans un accident le jour même où il passe son examen de fin d'année. Lors de la succession il se rend compte que ses parents avaient contractés beaucoup de dettes pour lui payer ses études......résultat une valise à la main pour seul bien.

En route vers la ville, notre héros saute dans un train et ce train c'est celui du cirque Benzini !

A lui de faire sa place, convaincre le patron, trouver l'amour de sa vie, dresser un éléphant pour le numéro phare du cirque....

Tout ça avec évidemment des amis et des ennemis.

Ce film rappelle étrangement Big Fish de Tim Burton dans sa construction puisqu'il s'agit d'un énorme flash-back raconté par le personnage principal devenu agé. Également une histoire de famille pas au sens propre mais la famille du cirque.

Même si la construction même de l'histoire n'atteint pas des sommets (méchants/gentils/happy end), les acteurs sont tous parfaits dans leur rôle, les images sont belles, les musiques bien choisies et puis les belles histoires d'amour et les happy end ça fait du bien !

Tout le monde se rappelle du terrifiant cyclone joliment prénommé Katrina et qui ravagea les États-Unis d'Amérique et notamment la Louisiane.

Laurent Gaudé nous enmène quelques heures avant le déluge dans son roman intitulé simplement : Ouragan.

Voilà ainsi la Louisiane avant que le cyclone ne la happe pour quelques heures. Quand le ciel devient de plus en plus noir, la température suffoquante et la pluie battante qu'est ce qu'on espère derrière son carré de vitre ?

Ici il y a une vieille femme noire qui attend la faucheuse et ne demande qu'à être emporté par cet ouragan ! Des détenus qu'on abandonne à leur propre sort jugeant qu'ils ne méritent pas d'être sauvés de la noyade et qui se mettent alors à croire à une nouvelle vie si la liberté leur sourie. Un homme qui décide de retrouver l'amour de sa vie avant une sorte de fin du monde. Une mère qui veut sauver son fils.

Et nous petits lecteurs nous suivons tout ce petit monde, personnages que l'auteur fait habilement se croiser au court de ce roman.

Le plaisir de ce roman réside dans l'intensité dramatique qui nous tient jusqu'au bout. Parce qu'au fond, tout le monde sait très bien que si vous restez tout seul chez vous coupé du monde et des secours il y a peu de chance pour que vous vous en sortiez. On oscille ainsi entre espoir, crainte, hantise et soulagement. Au fil des pages on se sent nous aussi pris au piège, menacés par cette énorme épée de Damocles.

Laurent Gaudé arrive par son écriture simple à nous happer dans un évènement qu'on a tous vécu de loin et du côté des secours à travers notre petit écran de télévision. Un nouveau point de vue fascinant et émouvant.

Avec un titre d'article pareil on pourrait s'attendre à quelque chose de bucolique mais en fait......pas vraiment.
Partons ensemble sur les terres de Julius Winsome de Gérard Donovan.

L'histoire de Julius Winsome c'est l'histoire d'un homme un peu solitaire qui vit dans un chalet un peu loin de tout dans le Maine. Dans ce chalet où l'on sent l'odeur du poêle à bois mais aussi celle du thé fumant que Julius boit dans son fauteuil, on sent aussi celle des livres car tous les murs du chalet en sont tapissés. Ces livres c'est son père qui les a laissé derrière lui, voilà son héritage une bibliothèque de rêve et une carabine à l'histoire hors du commun qui appartenait à son grand-père. Dans sa petite retraite solitaire au milieu des livres Julius vit avec son chien, Hobbes, qui n'est pas une personne certes mais la plus affectueuse compagnie de Julius. En début de la saison de la chasse, Hobbes devient un jour subitement introuvable. Pourtant, Julius a pris soin de lui mettre un foulard de couleur autour du cou pour le protéger d'un coup de chevrotine. Mais lorsque Hobbes est retrouvé il est bel et bien mort le coup porté à bout portant.

La mort de Hobbes n'étant pas un accident, Julius donne tout son sens au mot vengeance, lui qui pourtant ne chasse pas et a été éduqué dans le rejet de la violence. L'extrémisme dont il va faire preuve relève presque de la pathologie. Mais que ferions nous à sa place ?
Gérard Donovan nous entraîne dans l'univers de Julius au travers de paysages magnifiques et d'émotions fortes. Il explore la solitude humaine, la tristesse et ses ravages. Mais surtout il nous conduit au point de basculement, au moment où, parce qu'il s'est passé ceci ou cela, la raison s'inverse jusqu'au point de non retour. Émouvant et touchant il y a une pointe de sublime dans ce roman.

Bienvenue dans l'univers merveilleux d'Arold, fils d'un grand chef viking il vit dans un village accroché à une falaise.
Dans le village il y a toujours des choses en construction ou plutôt en reconstruction, pourquoi ? Mais parce que les dragons viennent régulièrement piller moutons, poulets et cochons....et un dragon ça crache des flammes ! Je ne vous fais donc pas un dessin.




De tous les enfants du village Arold est le plus empoté pour combattre les dragons, au grand désespoir de son père qui est lui un grand héros de guerre.
Un soir d'attaque, alors que tous courent en tous sens pour se protéger et se défendre, le cri du dragon le plus redouté se fait entendre : c'est la Furie Noire ! Ce dragon au nom effrayant est le plus rapide et le plus habile de tous les dragons, aucun viking n'a jamais réussi à l'apercevoir. Arold, las d'être la risée de tout le village se met en tête de tuer la Furie Noire au moyen d'une sorte de canon de son invention. Dans la pagaille générale, il se met en place, vise et...tire. Oui touché ! Il l'a touché mais dans la nuit impossible de savoir où le dragon a atterri.   




Ce n'est que le lendemain, alors que son père part mener une autre bataille, désespéré de voir un jour son fils combattre un dragon, qu'Arold part à la recherche de sa victime. Lorsqu'il la voit enfin sa détermination à l'achever se réduit à néant. Ses plaintes et son impuissance lui semble renvoyer sa propre image. Alors, il détache la Furie Noire. Va s'en suivre un apprentissage difficile de la confiance pour l'un et l'autre mais une amitié indestructible.





Cette belle histoire d'amitié met l'accent sur deux faits importants : la peur de l'autre du fait de sa méconnaissance et les préjugés des apparences. Dans ce film où se mêlent, humour, amitié, amour et crainte on nous montre aussi la difficulté d'une relation père/fils, car les attentes de l'un ont tendance parfois à étouffer l'autre.
Une histoire originale, savoureuse et étonnante...à voir absolument.

Nous voilà en Espagne sur les traces d'un célèbre torero des années 30-40 : Manolete chez Autrement.

L'histoire de Manolete c'est un peu une tragédie à la Racine. Le poids du destin et une sorte de fatalité vont faire de Manolete un torero qui mourra sur scène.
En effet, pour Manolete devenir torero n'est pas une idée saugrenue venue de nulle part puisqu'il descend d'une lignée de toreros. Son père en fut un grand, reconnu et adulé mais emporté par la bête à cornes qu'il combattit toute sa vie. Sa mère rêverait donc plutôt pour son fils d'une gentille carrière en tant qu'ouvrier ou n'importe quoi d'autre que torero. Mais le destin est difficile à détourner.

A l'époque l'Espagne est soumise au règne de Franco, l'économie n'est pas florissante et la gaieté n'emporte pas le quotidien. Mais le monde de la tauromachie reste auréolé de suprême, de joie et de festivités. Devenir torero c'est donc sortir du lot, toucher au divin, être adulé et peu importe si la mort peut être le prix à payer.

Dans ce livre court mais intense, nous suivons l'éducation et la naissance d'un torero de légende. Ses peurs, son style, ses défauts, sa gloire tout y est. L'auteur ne s'attache pas à décrire une légende de la tauromachie mais plutôt de quoi est constituée une légende. C'est là tout l'intérêt de cet ouvrage, qui montre le poids du destin mais aussi le résultat d'une passion dévorante. La tauromachie n'est pas un divertissement pour Manolete, c'est sa vie, c'est ce qui le ronge. On a la sensation en lisant ce livre que seule la mort peut arrêter un torero. L'auteur pose aussi la question de la dimension légendaire qui touche souvent les toreros. En effet, les légendes tauromachiques sont souvent des toreros grandioses morts jeunes. La mort est elle donc le seul moyen de briller pour l'éternité ?

Que l'on s'intéresse à la tauromachie ou non ce livre touche par l'histoire émouvante d'un homme qui voulait réussir sa vie. L'auteur ne s'attarde pas sur les combats mais plus sur le ressenti du personnage et c'est en ce sens que le livre trouve toute sa qualité.

Drôle de titre d'article pour un film étonnant : Repo Men

Ce film de science fiction avec deux acteurs qui ne sont pas des jeunes premiers, sorti l'été 2010, n'a pas du tout été médiatisé et est passé complètement inaperçu. Dommage car ce film vaut vraiment le coup, pour sa réalisation et pour la problématique que pose son histoire.

Dans un futur proche, les avancées de la médecines ont permis de pouvoir remplacer à peu près toutes les parties de votre corps par des répliques mécaniques et nanotechnologiques en cas de défaillance. Malheureusement ces organes salvateurs sont hors de prix, mais la société qui a le monopole du marché est une très bonne commerciale et saura vous convaincre... Tant que le client paye tout va bien, mais dès lors qu'il ne peut plus payer son ou ses organes la société fait appel à ceux que l'on nomme les "repreneurs". Ces "repreneurs" (Repo Men) joué par Jude Law et Forest Whitaker sont chargés de reprendre de votre corps la pièce qu'on vous avez gentiment louée jusque là. Armés d'un paralysant et d'un bistouri les Repo Men reprennent sans chercher plus loin les organes qu'on ne payent plus, vous laissant derrière eux mort ou agonisant. Mais un jour suite à une électrocution, un des deux acolytes se voit remplacer le coeur par un organe artificiel.....sa vision de son activité de repreneur va alors lui apparaître différemment au point de devenir incapable de prélever quelque organe que ce soit. Bientôt lui aussi pourchassé par ses anciens collègues il se verra contraint d'emprunter des voies différentes et faire connaissance avec ceux qui comme lui vivent dans l'ombre pour espérer leur échapper.



Un questionnement intéressant sur le devenir de la santé, le prolongement de la vie par tous les moyens mais à quel prix. Au delà ce film remet en question l'éthique dans notre époque ou le droit à la mort est controversé. Ce film c'est aussi des histoires d'amour, entre un homme et une femme mais aussi entre un père et un fils. Enfin, une grande histoire d'amitié qui amène à se questionner sur la confiance et le dévouement de l'autre qui croit parfois bien faire alors qu'il ne fait qu'aggraver les choses...

Bien tourné, bien joué et avec de belles problématiques un film qui mérite plus que son passage sous silence dans les salles en juillet dernier !   

Non je ne deviens pas mystique qu'on se rassure !

Au contraire je vais vous présenter là une démystification de la vie de Jésus écrite par Christopher Moore. L'Agneau

Notre cher Christopher prend le parti de nous raconter la vie de Jésus, la vraie et non pas celle enrobée par le christianisme.
Nous voilà donc dans la maison de Marie et Joseph ainsi que leur progéniture. Jésus est comme tous les enfants, il fait des bêtises mais bientôt après avoir vu un camarade écraser un lézard il le ressuscite. Nous voilà parti dans la vie de Jésus de son enfance à sa mort, tout au long d'un parcours initiatique passionnant et truffé d'humour.

Christopher Moore réussit le prodige de raconter la vie de Jésus avec beaucoup d'humour et plein de références à la bible. Un pavé dans la mare tout de même puisqu'il décide de faire écrire la vie de Jésus à un certain Biff (son meilleur ami) ressuscité pour l'occasion et enfermé dans une chambre d'hôtel sous la surveillance de l'Ange Gabriel dont les neurones font franchement mal la connexion. Un grand questionnement sur la spiritualité et la sagesse qui passe par un apprentissage digne d'un Candide de Voltaire. Un régal de lecture qui dévoilera toutes ses subtilités à ceux qui connaissent l'histoire de Jésus selon la Bible.

Tableau de Salvator Dali.

Magnifique moment de cinéma que le film Agora d'Alejandro Amenabar !

Alexandrie au temps de la domination de l'Empire Romain.

Alors que les Chrétiens se révoltent et provoquent les païens (polythéistes), Hypathie astronome de la bibliothèque enseigne avec passion ses connaissances à ses disciples.
Mais après une provocation de trop les païens attaquent les chrétiens, pourtant ces derniers étant plus nombreux que prévu il repousseront les païens. Retranchés dans la bibliothèque comme seul rempart, Hypathie et les autres se verront bientôt confrontés à l'obligation de fuir et d'essayer de sauvegarder le patrimoine écrit de la bibliothèque.

Au delà d'une histoire de guerre de religion, il y aussi une histoire d'amour. Un amour impossible qu'éprouve l'esclave d'Hypathie pour sa maîtresse, de qui il s'éloignera pour devenir un paralabani (soldat du Christ) avant que leur route ne se recroise.
Ce film met aussi l'accent sur les recherches d'Hypathie (personnage historique réel) concernant l'astronomie et sa condition de femme dans un monde patriarcal.

Violence, amour, passion, croyances, intelligence, haine, bêtise ce film étale toute la palette des sentiments humains des plus vils aux meilleurs. L'émotion monte en crescendo tout au long du film pour arriver à son apogée lorsque tout prend fin et que les larmes roulent sur les joues des spectateurs.

Un film qui vaut la peine de pleurer à la fin !

Dennis Lehane, éditions Rivage, déjà deux bons gages de qualité pour un roman policier.

Et ce livre : Shutter Island, du polar qui sort de l'ordinaire.

Le roman commence sur l'affectation d'une enquête au sein d'un établissement psychiatrique et pénitentiaire. Mais cet établissement n'est pas là au coin de la rue, cet établissement est situé sur une île dont la noirceur refroidirait le premier venu. Pourtant Teddy Daniels, inspecteur de son état, n'est pas du genre à reculer devant une enquête et surtout pas lorsqu'il s'agit de retrouver une évadée de ce château fort, et peut être un meurtrier : celui de sa femme. Affecté d'un coéquipier inconnu (Chuck Aule) c'est en bateau qu'ils vont rentrer dans la forteresse de Shutter Island.

A peine un pied posé à terre ou presque quelque chose cloche, tout semble louche, comment une femme a t'elle bien pu s'échapper alors même que les couloirs sont encombrés de gardiens, les fenêtres condamnées et les portes sécurisées par fermeture électrique. Plus l'enquête avance et plus les choses se mélangent jusqu'à la folie.
Les questions arrivent alors par milliers, est ce une vraie enquête ? l'épouse de l'inspecteur est elle vraiment morte ? qui ment ?


La force de Dennis Lehane dans ce roman est vraiment de bousculer le cerveau du lecteur en mettant en doute toutes les informations qu'il consent à donner. Au fil des pages nous sommes nous aussi dans cet asile psychiatrique, perdu, ne sachant plus où se cache la vérité.
L'écrivain termine par une fin ouverte qui peut selon le point de vue être un peu frustrante, mais cela a le mérite de laisser dominer l'opinion de chacun.

Je ne sais pas si vous apprécierez ce jeu de mot laid qui constitue mon titre mais j'aurais tenté..

Parlons un peu du Mec de la tombe d'à côté de Katarina Mazetti.



Le mec de la tombe d'à côté ça aurait pu être un mort et ça aurait pu être Van Gogh (auquel je rends hommage ici) mais non c'est le mec qui fleurit la tombe d'à côté de celle que fleurit l'héroïne.

L'auteur ose donc la rencontre au cimetière....et c'est pour ça qu'on aime.

Mais le mieux c'est de faire se rencontrer une bibliothécaire et un agriculteur.... Non ce n'est pas "L'amour est dans le pré" mais on en est pas loin, sauf qu'ici c'est en version suédois.
Le moins qu'on puisse dire c'est que cette rencontre là va faire des étincelles, peu convaincus au début les tourtereaux vont roucouler avec des hauts et des bas...

Là dessus viennent se greffer des personnages plus drôles les uns que les autres, les paysans purs crus ou les bibliothécaires devenues à moitié folles sans compter l'amie de l'héroïne dont la vie sentimentale est un vrai ok corral.

Une idylle qui demande à vérifier si les opposés s'attirent vraiment....

Katarina nous régale avec des scènes complètement burlesque allant du paysan perdu dans une bibliothèque, à la bibliothécaire incapable de faire cuire un steack et confrontée aux bonnes cuisinières de la campagne, un opéra qui finit par être une sieste... bref un vrai fiasco !

Un livre léger qui se lit avec une facilité déconcertante même s'il remet en question toute la notion des sentiments et de la vie de couple. Un livre qui touchera plus particulièrement les filles à priori mais peut être pas que....